vaguement godard
stephan oliva, piano

C'est bien le problème. On ne peut pas s'en empêcher.
On a beau se dire que. On y revient tout le temps.
On n'y avait même pas pensé à l'origine.
Il y a eu Ghosts of Bernard Herrmann en 2007, puis Film Noir en 2010.
Puis on s'est dit qu'on aimerait bien en faire encore un dernier.
Un dernier ? vraiment ? Oui, comme pour clore une trilogie.
Ah ! mais quoi ? D'abord, mais après avoir jeté plein d'idées,
nous voilà partis sur la Nouvelle Vague.
On a travaillé quelques mois. Mais ça ne collait pas vraiment.
Étonnamment, c'était trop disparate.
Ou alors on n'a pas trouvé le truc.
Bien sûr Godard était là. Avec nous.
Puis, l'insidieux, il s'est imposé de lui-même.
La voilà la trilogie: un musicien de cinéma,
un genre cinématographique, un cinéaste.
Tous chers à nos coeurs.
Godard, c'est multiple.
Nous les cinquantenaires, gorgés de cinéma,
on avait vu les films des années 1960
à la télé et dans les salles du quartier latin,
puis son grand retour de 1979 dans les premiers MK2.
Puis on a vu ceux des années 1970 en vidéo.
Et “ses” musiques que l'on n'arrive pas à se sortir de la tête...
Mais finalement toutes ces envies musicales,
elles viennent d'ailleurs, mais pas de bien loin.
Quand à sa sortie en 1997, Stéphane Oskeritzian
et moi avons acheté le Jazz'n (e)motion de Stéphan,
aucun de nous trois ne se connaissait.
Mais quelle claque. Ça nous a hanté. Merci Jean-Jacques.
Puis on s'est trouvé.
Alors voilà: maintenant on fait —entre autre— des projets
discographiques ensemble qui sont finalement basés sur un projet
discographique antérieur. Et alors ?
On peut créer à partir de n'importe quoi. Même de rien.
Et là on crée juste à partir de ce que l'on aime.
Vraiment. Ben oui, c'est bien le problème.
Parce qu'on ne peut pas s'en empêcher.
PHILIPPE GHIELMETTI

philippe ghielmetti
illusions2@wanadoo.fr

photo cecil mathieu