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Mon premier souvenir de Sergio Leone,
c’est quelques extraits de Il était une fois dans l’Ouest
entrevus en noir et blanc sur le poste familial.
Ça avait l’air super. Et puis, il y avait Charles Bronson.
Impossible de voir le film, j’avais huit ans,
pas question avaient dit les parents. Huit ans plus tard,
je suis jeune cinéphile/cinéphage.
Dans les deux-trois années qui suivent,
je vois les cinq grands westerns de Leone.
Je dois dire que je n’ai pas trop aimé ça.
Trop outrancier, même grotesque.
J’y vois de la caricature partout.
Ces films me donnent l’impression d’être faits
par un type qui n’aime pas le western.
Et un Italien en plus...
Mes westerns à moi, ils sont réalisés par John Ford,
Howard Hawks, Anthony Mann ou Budd Boetticher.
Et dans leur aspect “moderne”, par Altman,
Aldrich ou Peckinpah, mon héros absolu.
Le temps passe, je deviens père, les enfants grandissent,
et vers leurs seize ans, tombent dans le cinéma eux aussi.
Et c’est reparti avec Leone, en DVD ce coup-ci.
Devant leur enthousiasme débordant, je revois
plusieurs fois, ils connaissent les dialogues par coeur !
les trois films avec Eastwood, puis les autres.
Bon. Forcément, j’y découvre ce que je n’avais même pas
entraperçu vingt-cinq ans auparavant.
Finalement, je trouve ça plutôt bien. Et incroyablement personnel.
Un jour, Bruno Angelini me propose un projet musical
sur Sergio Leone en piano solo.
Je réponds : “Ah oui, un truc sur Ennio Morricone ?”.
“Non. Sur Sergio Leone”.
Ce qui l’intéresse c’est l’humaniste derrière le cinéaste.
Révélé par la musique de Morricone, dit-il.
Il ne fallait pas un mot de plus pour me convaincre.
“When you have to shoot, shoot. Don’t talk !”.
PHILIPPE GHIELMETTI
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